Avant de parler de test et de traitement, définissons l’érotomanie
Définition de l’érotomanie
Le syndrome de Clérambault ou la conviction d’un amour imaginaire
L' érotomanie définit un trouble psychologique délirant qui se caractérise par la conviction chez un individu (« érotomane » ) qu'il est aimé par un autre. Elle prend une forme obsédante qui se fixe généralement sur un individu au départ inconnu, voire une personnalité publique. Cette conviction se traduit chez l'érotomane par une forme de harcèlement pour provoquer la rencontre et faire avouer l'autre sur ses prétendus sentiments.
Dépression, rancune et agressivité. Si cet amour fictif n'est pas déclaré, la personne érotomane peut céder à la dépression, puis à la rancune et à l'agressivité. Conduisant à de véritables délires érotomaniaques, ce trouble touche très majoritairement les femmes.
Délire érotomaniaque Vs. Crise de paranoïa
L’extrême opposé de l’érotomanie est la paranoïa, trouble mental qui se manifeste par une méfiance exagérée à l’égard des autres, l’interprétation négative de la moindre parole, le soupçon ou encore l’agressivité. La personne paranoïaque se sent persécutée en permanence, elle a l’impression qu’on lui veut du mal.
Les causes et symptômes du délire érotomaniaque
Quelles en sont les causes ?
« La cause de l’érotomanie est une non-reconnaissance narcissique par les parents. C’est très compliqué parce que cela vient aussi et d’abord de la personnalité des parents. Quand on a une relation normale avec eux, ils nous font des câlins, des baisers, ils nous montrent de l’intérêt. Mais si une femme n’a jamais eu d’attention physique ou affective de la part ses parents, elle va interpréter la moindre petite attention comme du désir sexuel, rapporte Valérie Grumelin.
Érotomane, elle se fabrique alors une relation platonique et cela lui fait un bien fou. Très souvent, les victimes de délires érotomaniaques sont des enfants issus d’une famille toxique au sein de laquelle ils ont juste reçu le strict minimum pour s’en sortir. Le délire érotomaniaque peut par exemple concerner quelqu’un dont les parents étaient alcooliques, pas à la hauteur… ».
Les symptômes du syndrome de Clérambault
La personne érotomane a la conviction délirante d’être aimé(e) par quelqu’un. Elle va s’imaginer que tous ses gestes, paroles, likes sur les réseaux sociaux, sont des preuves d’amour que l’autre lui envoie. Avec de nombreux arguments, la victime du syndrome de Clérambault va tenter de démontrer à son entourage qu’elle vit une belle histoire d’amour.
Quels tests et quels traitements pour les érotomanes ?
Comment tester l’érotomanie ?
« Pour diagnostiquer l’érotomanie, le test n’existe pas. Mais bien qu’il n’y ait pas de test spécifique à effectuer, le diagnostic n’est pas difficile à poser. On s’en rend compte lorsque la patiente vient de consulter et qu’elle nous parle. Elle s’invente un monde et la plupart du temps, la personne dont elle est amoureuse ne le sait même pas », indique la psychanalyste.
Quels traitement contre le délire érotomaniaque ?
« Le traitement de l’érotomanie consiste à apprendre à la patiente érotomane ce que représente l’estime de soi, ce que cela signifie d’avoir été aimée, écoutée et comprise par ses parents », explique la spécialiste en TCC.
DSM-5
Selon les critères DSM-5, l’érotomanie fait partie des troubles délirants.
Traiter le syndrome de Clérambault en thérapie brève avec Valérie Grumelin
Valérie Grumelin reçoit du lundi au vendredi à son Cabinet de thérapies brèves situé à Paris 17e. Elle officie également à distance via Skype et WhatsApp. Elle parle le français, l’anglais, l’espagnol et l’hebreu.
Sa devise ?
« Rendre perfectible notre imperfection en comprenant les raisons causes et conséquences de nos diverses souffrances afin de s'épanouir et se réaliser : Libre, authentique et aligné. »
Lire l'article avec mon interview publié sur Elle.Fr : L'illusion délirante d'être aimé(e) : une psy décrypte ce qui se cache derrière l’érotomanie